Evolution

« Composer une œuvre de commande dans le cadre de l’Année Internationale Charles Darwin a instantanément enflammé mon imagination. Mettre en musique le célèbre voyage de Darwin bord de l’HMS Beagle dans les îles Galapagos eut été le choix le plus logique, un peu trop mon go t, d’ailleurs. C’est ainsi que j’ai tranché en faveur d’une expédition musicale sur le thème de l’évolution. La note Mi est l’élément central de ma composition. Elle jalonne le développement comme un axe centrifuge. En bon petit Darwin de la musique, j’ai exploré et mis en lumière toutes les facettes du Mi ; dans ses fonctions et formes tonales, cherchant décrire l’évolution musicale d’unthème. Après une courte et mystérieuse séquence d’introduction, jouée par les cuivres graves et la percussion, une simple mélodie de choral l’unisson traverse l’ensemble de l’orchestre [11], mais n’est pleinement exploitée qu’ la fin de l’œuvre [352]. La fugue qui suit est construite sur une mélodie de choral, énoncée par le registre des basses [25], puis graduellement étoffée par un corpus en quintes superposées qui cheminent travers la formation, rendant l’idiome tonal de plus en plus instable. Les divers groupes se retrouvent pour exprimer un unisson rythmique puissant [107], qui se conclut dans la tonalité de Mi Majeur. Les percussions mélodiques élargissent la texture du Mi travers des motifs minimalistes récurrents, soulignés par de petites fioritures consonantes [116]. Le thème choral se présente sous la forme de quatre variantes rythmiques et mélodiques, jouées successivement par les trombones, les cors, les bugles et les saxophones, tandis que le motif rythmique s’immobilise. Dans une cadence libre, six saxophones solos, tour tour (du plus aigu au plus grave), ornementent le thème principal. [205] Le saxophone baryton intervient de façon indépendante. Sa cadence sert de transition vers le capricieux Allegro agitato [206], qui est ponctué de canevas en staccato et de petites touches très incisives. Après une