Au XIXe siècle, l’Espagne a repris conscience de ses riches et multiples traditions musicales. Isaac Albéniz, le Catalan, s’en est inspiré pour sa Suite Española (oeuvre originale pour piano), qui est probablement le premier témoignage de cette renaissance artistique musicale liée aux patrimoines régionaux ibériques. Les huit pièces qui composent cette oeuvre de jeunesse (Albéniz a 20 ans) sont dédiées à des cités, des régions, des danses populaires ou autres tableaux évocateurs. Elle fut créée le 24 janvier 1886 par le compositeur lui-même.
Asturias correspond au Prélude no. 1 des Cantos de España («Chants d’Espagne»), un titre plus approprié pour cette oeuvre. Bien qu’imprégnée du caractère andalou et de son école de guitare, l’oeuvre ne manque pas d’évoquer Chopin. Grâce à la transcription inoubliable qu’en a réalisé Andrés Segovia, cette pièce s’est imposée chez les grands maîtres de la guitare, instrument viscéralement lié à l’Espagne. La tonalité de Sol mineur de l’Allegro ma non troppo en 3/4 évoque bien ce climat particulier.
Instrumentation: trompette 1 en Do, bugle, cor en Fa, euphonium, tuba